Règles de protection opérationnelle
Pour l'utilisateur, il existe quatre règles fondamentales de protection contre les sources de rayonnements externes : la Distance, l'Activité, le Temps et les Écrans (moyen mnémotechnique : « D.A.T.E. »).
Distance
S’éloigner de la source de rayonnements.
En effet, dans le cas de rayonnement qui s'atténuent peu dans l'air, la dose reçue par une source ponctuelle à la distance d1 est plus faible que la dose reçue à la distance d0 et peut-être calculée en utilisant la relation inverse carré de la distance (cette relation est valable dans tous les milieux isotropes ainsi que dans le vide) :
D_{d_1} = \frac{D_{d_0}}{(\tfrac{d_1}{d_0})^2}
Activité
Réduire l'activité de la source, par exemple :
diminuer les quantités de matière radioactive engagées, dans le cadre d'une décontamination par exemple ;
diluer les gaz radioactifs. Dans les mines d’uranium souterraines, la ventilation permet de maintenir une faible concentration de radon dans l’air que respirent les mineurs ;
attendre la décroissance radioactive des éléments. Par exemple, les installations nucléaires ne sont pas démantelées aussitôt leur arrêt, de façon à permettre une diminution de l’activité des zones concernées.
Temps
Minimiser la durée de l’exposition aux rayonnements.
Écran
Dans le cas d'une exposition externe, il est possible d'utiliser des écrans de protection entre la source et les personnes (ce qui est de facto caduc en cas de contamination interne). Ces écrans sont choisis en fonction des caractéristiques des rayonnements ionisants émis (par exemple : des murs de béton, des parois en plomb et des verres spéciaux chargés en plomb pour les rayonnements électromagnétiques : gamma et X).
Graphique reprenant le nombre de couches de demi atténuation et de l'atténuation du faisceau incident. Il faut 7 CDA pour arriver à une atténuation de plus de 99 % du faisceau incident !
Le rayonnement alpha peut être arrêté par une simple feuille de papier.
Le rayonnement bêta doit être arrêté par des écrans dont les atomes qui le constituent ont un faible numéro atomique afin de ne pas favoriser l'émission de rayonnement de freinage. Quelques millimètres d'aluminium permettent d'arrêter ce rayonnement, le laiton et le plexiglas permettent également d'arrêter ce rayonnement, quelques mètres d'air permettent également de l'arrêter.
Pour le rayonnement électromagnétique, on utilise les notions d'« épaisseur demi » (ou couche de demi atténuation : CDA) et d'« épaisseur dixième ». Elles correspondent aux épaisseurs permettant de réduire la dose efficace, respectivement d'un facteur deux et d'un facteur dix. Ces valeurs sont étroitement liées au coefficient d'atténuation linéique (ou coefficient massique d'atténuation), µ (en cm-1), lui-même dépendant du numéro atomique de l'élément utilisé comme écran.
On estime qu'à partir de 10 CDA (qui laissera donc passer un photon sur 1024), si la source n'est pas trop forte, le nombre de rayonnement restant est négligeable. Il faut donc plusieurs CDA afin d'arrêter un maximum de rayons incidents.
Le tablier avec son cache-thyroïde.
Le tablier de plomb existe selon plusieurs épaisseurs de plomb. En toute logique, un tablier de 0,5 mm de plomb arrêtera plus de rayons incidents qu'un tablier de 0,25 mm de plomb. Mais cela dépend évidemment de l'énergie des rayons incidents car un tablier de 0,25 mm de plomb suffira amplement à arrêter des rayons de basse énergie (tel que 40 keV) et cela est moins lourd sur les épaules. Toutefois, le tablier devient inefficace aux hautes énergies (> 100 keV) car il ne permet plus d'arrêter les rayonnements de manière significative. Il ne convient pas non plus pour le rayonnement de particules chargées (béta …) à cause du rayonnement de freinage qui peut être induit.
Il existe aussi des gants de protection aux radiations, dont l'efficacité varie avec le type de source manipulée